C'est très difficile car nous ignorons quels étaient les choix ex ante ! Certaines délocalisations sont motivées par des considérations scientifiques. C'est notamment le cas pour les recherches concernant les vaccins contre le sida. De très larges cohortes sont requises, dans des pays où la prévalence est extrêmement élevée, c'est-à-dire en Afrique noire ou en Thaïlande, pas en Europe. Par contre, pour d'autres médicaments, le promoteur recherche des facilités hospitalières qu'il trouvera très facilement aux États-Unis mais pas en Europe.
La Belgique, par exemple, dispose d'hôpitaux de bon niveau dans la plupart de ses grandes villes. Mais cet État fédéral, qui comporte trois régions et où l'on parle deux langues, a mis en place un système de comités d'éthiques locaux, par hôpital, mal coordonné au niveau national. Par conséquent, pour y conduire un essai multicentrique dans quatre établissements, il faut gérer quatre procédures, qui durent de deux à cinq ans. En Californie, État presque aussi grand que la France, l'avis est rendu dans les quatre mois, alors le promoteur n'hésite pas !
L'autre facteur déterminant est la qualité des infrastructures hospitalières mises à disposition, son potentiel d'expertise et l'excellence de son plateau technique.