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Intervention de Roberto Gaetano

Réunion du 25 juin 2008 à 12h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Roberto Gaetano, vice-président du Board de l'ICANN :

a observé qu'en ce qui concerne la prédominance de l'anglais sur l'Internet, il fallait distinguer le contenu et l'infrastructure, les responsabilités de l'ICANN se limitant à cette dernière. Au niveau de l'infrastructure, des progrès ont été réalisés, en particulier sur les caractères utilisés qui peuvent constituer une barrière à l'accès à l'Internet. L'internationalisation des noms de domaines constitue un point sensible de l'agenda de la réunion qui se tient actuellement à Paris. Les effets d'une introduction de caractères autres que latins, tels que des caractères japonais, chinois ou arabes, pour les noms de domaines de premier niveau, se répercuteront sur les niveaux suivants, ce qui permettra au marché d'évoluer, de faciliter l'accès au Web et l'utilisation d'adresses e-mail propres à chaque langue. Par ailleurs, il convient de tenir compte de la gestion des noms de domaines des pays (ccTLD – country code Top Level Domain) qui offrent des espaces propres à chaque pays. S'agissant des contenus, le rôle des gouvernements des États est essentiel, comme en témoigne l'action engagée par la France pour promouvoir le français et la francophonie. Le rôle de l'ICANN est, pour sa part, de développer les infrastructures nécessaires, autorisant l'accès à l'Internet des différentes langues et écritures.

En ce qui concerne la position dominante de la société VeriSign, M. Roberto Gaetano a rappelé qu'avant la création de l'ICANN, une société, rachetée par VeriSign, occupait déjà une position de monopole sur trois domaines génériques de premier niveau (gTLD – generic Top Level Domain), « .org », « .com » et « .net », les noms de domaines étant alors vendus 35$ auxquels s'ajoutaient 15$ de taxe destinée à financer les infrastructures. Face à cette situation, l'ICANN a pris plusieurs mesures pour libéraliser le marché : dissociation des fonctions de gestion des bases de données et d'enregistrement, création de nouveaux noms de domaines de premier niveau, comme par exemple le « .biz », mise en concurrence pour l'attribution du « .org ». Ces mesures ont permis de faire baisser sensiblement les prix et de réduire la part de marché de la société dominante. L'introduction de noms de domaines avec des langues et caractères diversifiés offrira une nouvelle opportunité pour des opérateurs locaux.

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