Il y aura en tout cas des accords entre éditeurs et journalistes, mais nous avons travaillé, je le répète, à l'élaboration d'un avant-texte.
La question de l'octroi d'aides de l'État aux journaux en ligne est ouverte même si ces derniers, stricto sensu, demeurent encore relativement marginaux. La question des crédits d'impôt doit quant à elle être traitée avec beaucoup de précaution.
Si, par ailleurs, nombre de professionnels seront très attentifs aux résultats des travaux des états généraux, je ne crois pas en revanche que l'idée de la création d'un observatoire soit particulièrement opportune. La question de l'offre de presse sera débattue, mais je note d'ores et déjà que la plupart des points de vente présentent de plus en plus ce qui est susceptible de satisfaire leur clientèle de proximité.
En ce qui concerne l'audiovisuel extérieur, M. Martin-Lalande a vu juste. Nous avons certes traversé une période de refondation mais, contrairement a ce que pense M. Mathus, la situation ne s'aggrave pas, au contraire. L'audiovisuel extérieur est, en effet, bien financé, alors même qu'il souffrait jusqu'ici d'un manque de synergies. La holding contribuera à changer la donne en détenant 100 % des parts de RFI et de France 24, mais également 49 % de TV5 Monde, 17 % de France Télévisions, INA et Arte, et 33 % des chaînes francophones. Cette association plus étroite me semble de très bon augure. Alain de Pouzilhac, président exécutif de RFI, présidera bien entendu France 24 et c'est Marie-Christine Saragosse, appréciée de tous, qui préside TV5. La gestion de l'audiovisuel extérieur a par ailleurs été transférée à la direction du développement des médias – laquelle sera associée au ministère de la culture –, mais le programme « Audiovisuel extérieur de la France » au sens strict sera directement placé sous l'autorité du Premier ministre avec un conseil réunissant les représentants des ministères des affaires étrangères, de la culture et de l'économie. Le retrait de TF1 de la chaîne d'informations en continu est en négociation. L'investissement initial de la chaîne était de 18 000 euros ; elle réclame aujourd'hui 90 millions mais, assurément, elle obtiendra infiniment moins, même si des accords de fourniture de programmes seront passés. Ainsi, la gouvernance de l'ensemble sera grandement clarifiée.
En ce qui concerne RFI, l'idée est de se recentrer sur les langues et les zones géographiques les plus porteuses. En effet, alors qu'existent à Paris des rédactions en allemand, serbo-croate ou polonais, les enquêtes révèlent un taux d'écoute extrêmement faible dans les pays concernés. Il est donc plus intéressant de supprimer certaines langues et de se concentrer sur l'Afrique, où les enjeux sont considérables. Par ailleurs, des synergies pourront être trouvées entre RFI et France 24. Ainsi, cette dernière voulait absolument augmenter ses émissions en langue arabe, sans toutefois parvenir à trouver les financements nécessaires. Or RFI dispose de rédactions en langue arabe remarquables. La réunion de l'ensemble permettra donc des synergies intéressantes.
Je ne partage pas l'avis de M. Poniatowski, selon lequel France 24 devrait diffuser en Français.
On pourrait dire que TV5 est une chaîne francophone, et France 24 une chaîne francophile.