La tentation est grande pour certains de faire des économies sur les ALD « en les gérant mieux » ; il est donc important de distinguer volet médical et volet financier. La tentation est tout aussi forte de réaliser des économies en jouant sur les critères d'admission et de sortie des ALD ; cette piste ne me semble pas très justifiée. S'agissant des protocoles de soin, il est juste de dire qu'une meilleure prise en charge des patients est nécessaire, car certains sont mal suivis – mais s'ils l'étaient mieux, cela coûterait plus cher. Ainsi en serait-il, par exemple, si tous les diabétiques consultaient un ophtalmologiste ou un néphrologue aussi souvent qu'ils le devraient. C'est pourquoi il faut dissocier la question financière de la qualité des soins. La tentation est grande, encore, d'instituer un bouclier sanitaire. Outre que, comme vous l'avez souligné à juste titre, des problèmes techniques l'empêchent pour l'instant, l'épineuse question du « reste à charge » demeure posée : ce bouclier sanitaire s'appliquerait-il aux seules dépenses remboursables ou à l'ensemble des dépenses de santé ? Enfin, si l'on poussait cette démarche à son terme, quel serait le sort futur des assurances complémentaires en santé ?