Je voudrais évoquer le cas exemplaire du manuel d'histoire franco-allemand, qui a démarré à partir d'une volonté politique au plus haut niveau, et qui aboutit à un ouvrage remarquable – malgré les problèmes que les historiens ont pu rencontrer. Ce manuel sert un peu de modèle à d'autres pays.
Nous essayons par ailleurs de mener des opérations bilatérales : par exemple, un guide des sources de l'histoire de la France dans les archives de Pologne, un guide de l'histoire de la Pologne dans les archives de France. Ces opérations, basées sur une volonté d'histoire partagée, sont utiles, et elles le sont à tous les niveaux, notamment celui de l'enseignement.
Les pôles nationaux de ressources, ou PNR, visent à compléter la formation délivrée dans les IUFM. Nous nous sommes engagés dans un PNR dont l'objectif est d'expliquer aux enseignants l'usage qu'ils peuvent faire des archives. Les PNR sont de très bons instruments, qui ne sont pas assez utilisés.
Vous nous avez demandé si les élus nous sollicitaient pour les commémorations. Dans le cadre de notre brochure « les célébrations nationales », nous retenons les anniversaires sur la base de ce qui est conçu, pensé par le Haut comité regroupant des historiens, des spécialistes d'histoire de l'art et des compétences très variées. Mais nous sommes également très souvent saisis par des élus mettant en avant tel ou tel évènement – que nous ne retenons d'ailleurs pas systématiquement.
Il faut se situer à la fois sur le terrain de la culture savante et de la culture populaire. Pour faire passer les messages, il faut que les deux communiquent. Il ne faut pas donner l'impression que la parole savante est totalement dissociée de la parole populaire. En 2003, nous avions associé deux tours de France : celui de Mérimée et le tour de France. Dans certaines villes qui avaient accueilli à la fois Mérimée il y a quelques années et qui accueillaient le tour de France cette année-là, des expositions, même très simples, avaient été organisées autour des deux évènements.