Parce que la mémoire relève partiellement de l'affect national et qu'elle contribue à conforter la citoyenneté, elle concerne les élus. L'histoire, quant à elle, ne relève-t-elle pas aussi de ce que j'ai appelé, non sans provocation, une « science molle » ? Par ailleurs, entre l'histoire scientifique et celle qui est enseignée, n'y-t-il pas une déperdition ? Paul Ricoeur a mentionné quatre difficultés substantielles inhérentes au métier d'historien : la sélection des faits, le choix des schèmes de causalité, la sympathie à l'endroit de l'objet de la recherche, la distance historique. Si Michelet est un magnifique écrivain, il fait un piètre historien ! Comment donc, dans ces conditions, être serein ?