Une longue expérience de chercheur – j'ai eu en particulier l'honneur de diriger pendant dix ans l'Institut d'histoire du temps présent – me permet de dire que le métier d'historien est à la fois ouvert – par nature – et fermé – en l'occurrence par les normes universitaires, même si le rôle des historiens non universitaires est essentiel, notamment en ce qui concerne les questions qui préoccupent cette mission. Il serait en l'occurrence d'autant plus absurde que les historiens dits professionnels revendiquent je ne sais quel monopole sur les divers modes d'expression du discours historique que ceux-ci appartiennent à tous. J'ai même eu l'occasion, récemment, d'écrire un article pour une revue américaine intitulé : « À quoi servent encore les historiens ? ».
Enfin, la discipline historique a évolué en France à peu de choses près comme les sciences sociales : elle se pratique de manière collective – au sein de laboratoires ou d'unités de recherche – et sur un plan international.