Je voudrais replacer la question au sein de notre réflexion sur les violences faites aux femmes et, plus généralement, sur la place des femmes dans la société.
Vous avez parlé d'injonctions contradictoires : injonction familiale, d'un côté, avec le poids des traditions du pays d'origine, et injonction légale, de l'autre, avec certainement, un poids grandissant du sentiment d'appartenance à la communauté nationale française. Les parents qui respectent la loi française d'interdiction de l'excision le font-ils pour ne pas avoir d'ennuis ou parce qu'ils adhèrent aux valeurs qui fondent ces lois ? Voit-on se profiler à l'horizon le temps où, pour ces jeunes filles, le fait d'avoir des racines sera dissocié de ces pratiques mutilantes ?
Notre pays a mis en place des dispositifs très clairs, qui ont été amplifiés au plan pénal par les dispositions de la loi de 2006. Des éléments de votre enquête attestent-ils du poids de ces dispositions dans la diminution des pratiques d'excision en dehors de la France ? On observe, par ailleurs, que, dans les pays d'origine, ces pratiques diminuent avec le niveau d'étude et l'âge.