Une députée djiboutienne est venue à Poitiers faire une conférence sur l'excision. Or l'organisateur n'a invité que des étudiants à la rencontre qui a suivi. Cela a provoqué la colère des filles mais les garçons ont dit avoir découvert des choses qu'ils ignoraient. L'éducation des jeunes hommes de ces pays lorsqu'ils sont en France me semble être également importante.
J'ai eu connaissance par ailleurs du cas dramatique d'une étudiante djiboutienne qui, ayant recouru à la chirurgie réparatrice, s'est trouvée rejetée par sa famille et interdite de retour au pays…
Le fait que les professionnels de santé ne sachent pas aborder cette question est déconcertant. Il faudrait prévoir une formation sur le sujet. En tout cas, il faut les sensibiliser – et votre enquête y contribuera – au fait que les femmes ayant subi une mutilation n'attendent qu'une chose, c'est qu'on leur en parle.
Il y a une communauté guinéenne très importante à Poitiers. Quand des familles sans papier ont des filles, celles-ci bénéficient d'une protection subsidiaire, qui protège ces dernières mais pas leurs parents. Mais quand, dans le pays d'origine, une politique de lutte contre l'excision commence à être menée, la France n'accorde plus cette protection. Or, si l'on constate une baisse de cette pratique dans les pays d'Afrique, elle reste encore très répandue.