Chacun prend, sur son travail, une journée ou une demi journée par semaine. Nous venons de recruter une jeune femme qui a une formation de professeur. Mais nous la formerons avant de la faire intervenir. Il faut être très prudents. Nous intervenons seuls dans les classes, notre responsabilité est donc très grande.
Nous avons dernièrement lancé une campagne sur les violences faites aux femmes, avec un spot auquel ont participé Lara Fabian et d'autres artistes dans la rue. Nous essayons de faire voter un projet de Maisons citoyennes qui pourraient accueillir des femmes, avant qu'elles ne se retrouvent à la rue. Cette fois, il devrait s'agir de lieux non mixtes. Aujourd'hui, les femmes SDF arrivent, parfois avec des enfants, dans des foyers insalubres, avec des clochards et des chiens. Cela ne peut pas continuer. Il en est de même des femmes victimes de violences. La semaine dernière, nous avons reçu un mail d'une petite fille disant que sa mère était victime de violences, qu'elle avait vu le spot avec Lara Fabian et qu'elle voulait qu'on l'aide. La mère, que nous avons contactée, nous a répondu qu'elle ne bougerait pas de chez elle car elle préférait prendre des coups que de se retrouver avec ses enfants dans un foyer.
Nous avons besoin aujourd'hui de foyers spécifiques pour des femmes victimes de violences ou des femmes SDF. Le voeu a été voté par le Conseil de Paris la semaine dernière. La mairie du XVIIIe m'a indiqué il y aurait peut-être des terrains disponibles.
Mais nous ne sommes pas le SAMU social ni « Les Enfants de don Quichotte » : nous ne pouvons pas aller chercher des femmes qui sont dehors depuis plusieurs années et qui sont désocialisées. Nous souhaitons agir à titre préventif avant que certaines femmes ne se retrouvent dans la rue. Car la précarité féminine est très spécifique : une femme dans la rue, c'est une femme violée et battue. Cette question relève à mon avis, de la problématique des violences faites aux femmes, et donc de votre mission.