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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 18 février 2009 à 8h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Messieurs les ministres, j'ai écouté avec attention vos interventions et je suis assez perplexe.

D'abord, comme l'a dit M. Loncle, je ne vois pas en quoi le fait d'être membre de l'Alliance atlantique interdirait de réfléchir. Je suis stupéfait que le Gouvernement s'engage à réintégrer le commandement militaire intégré de l'OTAN en repoussant à plus tard la réflexion sur l'avenir de l'Alliance. Dès lors, on donne tout sans rien obtenir. Comme l'a dit Alain Juppé, c'est un marché de dupes ! S'agissant notamment de l'Europe de la défense, sa mise sous tutelle n'incitera certainement pas les pays qui n'investissent pas dans leur défense à le faire, bien au contraire.

J'ai également été surpris de n'entendre nulle mention du rôle géopolitique de la France et de l'évolution du monde. Dans les journaux, M. Morin explique que la situation géopolitique a changé depuis le temps de de Gaulle. C'est tout à fait exact, et elle a précisément changé dans le sens que le général avait si remarquablement anticipé. Dans le monde multipolaire actuel, je ne vois pas l'intérêt de se lier totalement aux États-Unis. Au contraire, la France devrait conserver son rôle et sa mission et ne surtout pas abandonner cette carte majeure, au même titre que son siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

En définitive, votre politique est parfaitement cohérente : elle s'inscrit dans une vision idéologique où la France appartiendrait au camp occidental. Mais non, la France n'appartient à personne ! Elle a un message à livrer au monde, on l'a bien vu lors de la guerre en Irak, et je suis heureux, monsieur Kouchner, que vous n'ayez pas été ministre à ce moment-là, tandis que Dominique de Villepin, lui, a su à l'époque porter ce message. Par ailleurs, le Livre blanc sur la défense, que vous nous avez présenté ici, monsieur Morin, réduit notre effort de défense et nous placera en seconde position, derrière la Grande-Bretagne. Quant à l'engagement des forces françaises en Afghanistan, il participe de cette même volonté.

Une décision aussi essentielle pour l'avenir de notre pays ne peut être prise en catimini. Lors de l'élection présidentielle, la réintégration de la France dans le commandement militaire de l'OTAN n'a à aucun moment été évoquée. Sur ce choix qui engagera les Français pour de nombreuses générations, un vote du Parlement, voire un référendum, serait judicieux.

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