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Intervention de Marie-Jeanne Philippe

Réunion du 8 octobre 2008 à 16h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Marie-Jeanne Philippe :

a précisé que les plans académiques de formation devraient, en principe, permettre d'assurer cette formation dans le cadre de la formation continue mais les modules sur la parité, proposés sur le mode du volontariat, attirent peu, car les enseignants sont généralement persuadés de se comporter en classe de manière rigoureusement neutre. Ce n'est pas aussi simple, comme je l'ai constaté dans une classe d'école maternelle : l'enseignante n'avait pas vu d'anomalie à ce que tous les garçonnets se soient dirigés vers l'atelier « train électrique » et toutes les fillettes vers l'atelier « cuisine », laissant ainsi perdurer une répartition codifiée des rôles. Si l'on veut faire disparaître ces réflexes conditionnés, il faut rendre systématique la réflexion sur l'égalité des sexes dans la formation initiale des enseignants lors de la pré-professionnalisation et reprendre ce thème en formation continue.

Il faudrait inciter les universités à le faire en faisant de ce point un des critères d'évaluation lors des concours de recrutement. On pourrait par ailleurs prendre exemple sur le ministère de l'agriculture qui, dans chaque stage organisé sous son égide, met l'accent de façon transversale sur la parité, que l'on parle de l'orientation ou de l'enseignement des sciences. Il faut en finir avec les idées fausses sur l'incapacité supposée des filles à suivre avec succès des enseignements scientifiques. Ces idées reçues conditionnent les jeunes filles elles-mêmes, comme le montre une étude menée par M. Huguet et le laboratoire de psychologie cognitive de l'Université d'Aix-Marseille. Ces expériences montrent que les garçons réussissent mieux que les filles les épreuves mathématiques en situation de compétition, alors que, s'il n'y a pas d'enjeu, filles et garçons obtiennent des résultats similaires. Si l'on parvient à "déconditionner" les filles, elles réussissent aussi bien que les garçons. Il reste à en persuader l'ensemble des enseignants.

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