Je vous remercie, Monsieur le Premier président, de nous alerter sur l'enjeu que représentent les dépenses sociales et la juste mesure du déficit, ainsi que sur les risques que le poids du déficit peut faire courir à notre pays. Étant donné la situation décrite, la commission des affaires sociales doit être une force de proposition. Permettez-moi de reprendre les observations qui figurent dans deux rapports. Les premières sont celles du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC), que préside M. Jacques Delors, et selon lesquelles l'évolution des dépenses sociales, nettement supérieures en France à ce qu'elles sont chez nos voisins, s'est faite au détriment des salaires directs et des investissements d'avenir des entreprises. Les secondes sont le fait de M. Jerôme Vignon, directeur à la Commission européenne et par ailleurs président des Semaines sociales de France, qui rappelle que si la France est en tête de l'ancienne Europe des Quinze pour ce qui concerne les dépenses sociales, les résultats qu'elle obtient ne sont pas à la hauteur de la dépense consentie. La commission des affaires sociales doit donc être au coeur de la recherche de la performance sociale de la dépense publique. Un travail immense, que la Cour des comptes nous aidera à mener à bien, nous attend au cours des deux ans qui viennent ; s'il n'a pas lieu, les dérapages risquent d'être insurmontables.