La restructuration militaire m'inquiète. Historiquement, des politiques de conversion de bassin ont été bien menées. En l'espèce, c'est un véritable défi que vous devrez relever. Je viens d'un département où l'on sait ce que signifie détruire des villes. Nous n'avons pratiquement pas eu droit à l'industrie car nous étions des terres d'invasion de la France. Nous avons donc reçu toutes les garnisons et l'État, quel que soit le Gouvernement, a détruit les implantations de l'artillerie française – Soissons, Laon. Vous vous apprêtez à détruire Couvron, mais qu'allez-vous faire de l'ancienne base de l'OTAN, qui représente 600 hectares en milieu rural ?
Plus de cinquante villes sont concernées. Pensez-vous vraiment que vous pourrez, avec ces 300 millions d'euros annoncés dans la presse, reconvertir plus de 50 sites et sortir 57 000 personnes des cadres ?
Certains lieux se prêtent plus facilement à la reconversion, notamment quand ils sont attractifs. La responsabilité de l'État est historique en ce qu'il a empêché certains départements de monter des usines d'armement. Quels que soient les gouvernements, l'État ne se préoccupe pas de la reconversion des anciens sites militaires. J'ai vu trois sites disparaître sans recevoir aucune compensation de l'État digne de ce nom. Il sera impératif d'impulser suffisamment de moyens.