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Intervention de Hubert Falco

Réunion du 2 juillet 2008 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Hubert Falco, secrétaire d'état chargé de l'Aménagement du territoire :

Que doit être la politique de l'aménagement du territoire au-delà des chiffres et des rapports ? C'est une politique d'équilibre, de maillage des territoires, dont la diversité fait notre richesse. Nous devons avant tout penser aux citoyens et à leur vie.

Aucune politique ne peut être menée contre la ruralité qui représente 70 % de notre territoire, les deux tiers des 36 000 communes françaises.

J'ai été un maire rural. Au-delà de nos convictions politiques, nous avons tous oublié que la ruralité était aussi un territoire, une agriculture, un environnement, qu'il fallait protéger. Nous perdons 60 000 hectares de terres agricoles par an. Nous consommons deux fois plus d'espace que l'Allemagne. À force de vouloir, tous, privilégier la vie à la campagne, nous avons développé ces communes rurales au point qu'elles ne ressemblent plus aujourd'hui à la campagne sans pour autant être devenues des villes. Nous avons vidé les coeurs des villages. Je ne reconnais plus aujourd'hui les rues de ma commune que j'ai quittée il y a près de dix ans. Il n'y a plus de vie, il n'y a plus d'âme. Et pourtant, de 2 500 habitants elle est passée à 3 500, mais où sont-ils ? L'habitat est diffus. Les maires sont responsables de cette situation. Je m'en rends d'autant mieux compte que je suis aujourd'hui le maire d'une grande ville qui s'est vidée de 10 000 habitants en quinze ans. Elle en a repris 10 000 ces dix dernières années. Nous devons construire la ville à la ville, y densifier l'habitat, pour que la campagne puisse continuer à jouer son rôle d'équilibre, en préservant l'environnement et la vie des habitants. Les gens y ont droit aux mêmes services qu'à la ville, mais des services différents. Je suis favorable au service public minimum garanti et à la mutualisation de certains services. Nous devons repenser la ruralité.

Il en va de même de la montagne, qui retrouve aujourd'hui son attractivité. Une partie de sa population revient. Nous avons d'ailleurs donné pour mission à la DIACT de soutenir la revitalisation en zone rurale et en montagne.

L'expérience des pôles d'excellence rurale comme des pôles de compétitivité doit être poursuivie. L'engagement de l'État, à hauteur de 395 millions reconductibles, a été efficace. C'est vrai, 30 % de ces pôles n'ont pas engagé d'action en trois ans, et ce n'est pas normal. Nous devrons être stricts avec ceux qui ne jouent pas le jeu.

Oui, nous convoquerons le conseil national de la montagne, après l'été et l'échéance sénatoriale, et je serai heureux de le présider.

Pour ce qui est des politiques publiques, la réforme est indispensable. Nous ne pouvons plus continuer à vivre comme il y a quinze ou vingt ans.

En tant que maire, comment voulez-vous que j'accepte que 64 % de mon budget de fonctionnement soit obéré par les frais de personnel ? La dépense publique en France dépasse de beaucoup celle de l'Allemagne. Nous ne pouvons continuer à traîner des déficits d'une année sur l'autre. À tous les niveaux, nous devons nous remettre en question.

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