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Intervention de Laurent Collet-Billon

Réunion du 14 janvier 2009 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement :

En ce qui concerne la SNPE, je rappelle que le projet Herakles, c'est-à-dire la prise de participation de Safran dans la filiale SNPE matériaux énergétiques à hauteur de 51 %, a été lancé il y a plus de dix ans. Cette opération a été relancée l'été dernier à l'initiative du Président de la République. L'achat par Safran permet d'intégrer dans un même groupe la fabrication du corps du propulseur et le propergol solide. Cette perspective est intéressante dans la mesure où ce type d'ensemble est un constituant primordial, en particulier pour les missiles balistiques et les missiles tactiques et il nous appartient d'entretenir et préserver les compétences dans ce domaine. C'est un des enjeux du dossier. De plus il faut s'interroger sur l'avenir des autres composantes du groupe, en particulier dans le domaine de la chimie civile. Se pose également la question d'EURENCO et de la filiale munitionnaire.

Plusieurs autres dossiers industriels sont en passe d'aboutir. Je pense notamment à Thales qui va prochainement devoir compter avec un actionnaire qui entendra exercer pleinement son rôle. Je tiens également à signaler que nous souhaitons éviter les duplications de technologie entre Thales et Safran.

Le paysage industriel va beaucoup évoluer ces prochaines années à cause de la compétition internationale et de la réduction du nombre d'opérateurs.

S'agissant du plan de relance, nous nous assurerons de la tenue des délais sur le Caracal. Pour les autres matériels, je suis convaincu que l'accélération des commandes ou les efforts supplémentaires se traduiront rapidement sur le plan industriel. Le plan de relance va par exemple permettre la survie d'une PME dans le Nord qui fabrique des corps de bombe pour l'AASM (armement air-sol modulaire). De même, l'achat de jumelles infrarouges ou la commande de blindés auront un impact direct, ces programmes étant à cycle très court. En ce qui concerne le Caracal, nous avons engagé le dialogue avec Eurocopter pour voir comment l'appareil pourrait être rapidement disponible, eu égard aux besoins des forces en opération. Cet équipement sert également à l'aéronautique navale comme outil de substitution du Super Frelon. Tous les industriels sont informés de ce qu'ils doivent faire et ils devraient prendre les dispositions nécessaires au lancement des productions.

Nous allons également essayer d'accélérer le programme des munitions d'artillerie pour les fantassins, en particulier pour que le canon Caesar dispose au plus vite de munitions lui permettant de tirer à une distance de 40 kilomètres.

Vous m'avez interrogé sur l'arrêt éventuel de certains programmes. Lorsque les retards s'accumulent tellement qu'au final, les systèmes seraient mis en service plusieurs années après la date initialement prévue, la question peut se poser. Ces systèmes sont alors obsolètes, tout l'environnement ayant par ailleurs évolué, qu'il s'agisse des autres matériels, de la doctrine d'emploi ou des besoins.

D'une manière générale, les programmes d'armement mal engagés sont démotivants pour l'industriel et pour l'administration. Le redressement est alors très difficile et très onéreux pour l'État et pour les industriels. Avant de lancer un programme, il faut le préparer très soigneusement, vérifier la disponibilité des technologies et des techniques et faire le nécessaire en matière de vérification avec des démonstrateurs. Dans le domaine spatial, nous avons par exemple mis en oeuvre des démonstrateurs de renseignement électromagnétique et nous allons bientôt lancer des démonstrateurs de satellite d'alerte : ils sont très performants et présentent un rapport coût efficacité très convaincant. Ils valident tous les principes du dispositif avant d'engager une dépense douze à quinze fois supérieure correspondant au coût d'un programme complet.

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