De 70 000 à 90 000 personnes sont arrivées en France depuis 1983, dont certaines sont devenues des citoyens français – et leurs enfants le sont aussi. Actuellement, la communauté est très mobilisée et angoissée. Le Tamil Coordination Committee, contrôlé par les Tigres, organise des manifestations et il a fait élire des conseillers municipaux en Ile-de-France. La communauté navigue entre deux eaux : elle affiche son soutien à la cause des Tigres, mais elle se pose des questions. Il faut l'encourager dans cette seconde voie pour préparer l'ouverture d'un dialogue ultérieur. Il s'agit là d'un enjeu politique hexagonal car la défaite militaire des Tigres n'entamera pas leur trésor de guerre, qui est considérable et qui est géré par quelqu'un qui a été désigné par les chef des Tigres comme leur représentant international – je précise que cette personne, qui évolue entre la Thaïlande, la Malaisie et parfois la Norvège, est recherchée par Interpol. Il ne faut pas non plus oublier que, dans la diaspora, l'esprit militant n'est pas mort.