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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 5 novembre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation au congo

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Hélas, la situation réelle est peut-être encore plus dramatique que vous ne l'avez dit. Que faire ? Nous avons essayé, avec les membres de l'Union européenne, de réagir au plus vite. Une réunion du comité politique et de sécurité s'est tenue vendredi matin à Bruxelles.

Il y a dans cette région 17 000 soldats des Nations unies. Est-ce insuffisant ? En tout cas, ils sont certainement mal répartis puisque, comme vous le signalez, ils ne sont que 6 000 au nord-Kivu, et dans la ville de Goma et ses environs, qui sont menacés, ils ne sont que 800.

M. Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, vient de demander ce matin 3 000 hommes de plus. Il ne s'adressait pas à l'Union européenne mais à toutes les nations. Son appel sera-t-il entendu ? Je ne sais pas.

Pour l'heure, 40 camps abritent 1 500 000 à 1 600 000 réfugiés, et l'immense majorité de ces camps ne sont pas accessibles à l'aide humanitaire. Il faut donc établir des corridors humanitaires. La MONUC a fait un mouvement protégé vers le camp de Rutshuru, qui était hors d'atteinte et qui a pu recevoir un peu de médicaments et de nourriture.

Sur le fond, nous avons rencontré les présidents à Kinshasa et au Ruanda ainsi que le président de l'Union africaine. Il s'agit d'une affaire africaine, dans laquelle il n'y aura pas de solution militaire. Il faut une solution politique régionale. J'espère que, le 7 novembre, tous les acteurs se retrouveront à Nairobi avec l'Union africaine, l'ONU et l'Union européenne. Nous ferons un bilan et nous verrons si nous devons assurer nous-mêmes certains transports humanitaires ou au moins sécuriser l'aéroport de Goma. Ce sera à l'Europe de répondre. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

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