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Intervention de Pierre Graff

Réunion du 15 juillet 2009 à 17h30
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Pierre Graff :

Je partage bien évidemment la volonté de développer les biocarburants exprimée par Mme Quéré et par M. Demilly.

Nous avons engagé 100 millions d'euros pour accueillir l'A380, essentiellement pour élargir les pistes et les virages, ainsi que 7 millions, à la demande de Singapore Airlines, pour installer une troisième passerelle. Je note que l'accueil du très gros porteur de Boeing, le 7E7, sera plus coûteux.

S'agissant du troisième aéroport, la décision n'incombe pas à Aéroports de Paris. Pour ma part, cela m'apparaîtrait comme une aventure économique et je doute fort qu'un consensus économique, social et politique se dégage un jour. Dans cette affaire, constatant que c'est ce qui nous a permis de développer Charles-de-Gaulle, je reste surtout attaché à l'idée défendue en son temps par Jacques Douffiagues de la constitution de grandes réserves foncières. En effet, s'il est toujours possible de trouver 3 000 ha, quel élu accepterait de bloquer 25 ans à l'avance l'urbanisation dans les 60 km du cône de décollage ?

Je l'ai dit, notre capacité est suffisante jusqu'en 2025. Au-delà, il faudra sans doute utiliser les plates-formes existantes comme Vatry, Lyon et Amsterdam. Je crois plus à la constitution de ce réseau qu'à la construction ex nihilo d'un nouvel aéroport.

Vous avez été plusieurs à insister sur la qualité du service. Je sais fort bien ce qui se passe et j'en souffre au moins autant que vous. Les progrès que j'ai évoqués sont mesurés de façon objective, en termes de satisfaction des clients, grâce au sondage réalisé chaque trimestre, en dix langues, auprès de 8 000 personnes.

Il est vrai que les choses varient beaucoup d'un terminal à l'autre. Nos installations sont gigantesques et il faut beaucoup d'argent pour les restaurer. Mais quand nous le faisons, la satisfaction des passagers est au rendez-vous, le satellite 3 de Charles-de-Gaulle étant ainsi à égalité avec le T5 anglais flambant neuf, qui a coûté 4 milliards d'euros. Nous sommes donc en état de rivaliser quand nous disposons d'une infrastructure moderne, mais force est de constater que nous ne l'avons pas : les abords des aéroports sont répugnants, il n'y a pas eu de ravalement depuis 30 ans. Des milliards d'euros seraient nécessaires, nous avons commencé par le plus urgent en consacrant 20 millions d'euros en trois ans au renforcement des capacités car on ne peut satisfaire les clients en les entassant comme dans un métro.

Je m'inscris par ailleurs en faux contre l'idée que les choses se passent mieux ailleurs. Bien sûr, c'est mieux à Singapour, mais que diriez-vous du contexte social, Mme Quéré… C'est mieux aussi à Dubaï, mais on y mélange le budget d'Emirates, celui de l'aéroport et celui de l'émirat. Nous, nous travaillons avec l'argent dont nous disposons. Pour le reste, on ne peut quand même pas prétendre que Kennedy Airport, Newark, La Guardia, Chicago ou Heathrow – où l'on se cogne au plafond ! – sont des modèles. Pour autant, je ne conteste pas qu'un énorme effort d'investissement doive être poursuivi.

Pour améliorer les circulations, il ne suffit pas de revoir la signalétique, ce que nous avons fait, car les lieux et le hub sont très compliqués. La solution serait peut-être de regrouper le hub d'Air France à l'est de Roissy, autour des terminaux E et F et des satellites S3 et S4, afin de condenser les parcours, en particulier pour les voyageurs en correspondance.

Dès que les travaux du satellite S4 seront achevés, nous fermerons le terminal D, dont l'état d'obsolescence fait honte, afin de pouvoir le restaurer tranquillement.

Mais cela ne suffira pas : il faudra offrir des services, en allant au-delà de ce que nous avons déjà fait avec les coins enfants, le wifi, la réfection des parkings. Mais ce qui a déjà été entrepris commence quand même à se sentir, ne décourageons donc pas les efforts !

Certes, il y a toujours des choses agaçantes : je sais bien qu'il y a de plus en plus de retard, mais nous n'y sommes pour rien puisque nos équipements ont un taux de fiabilité, vérifié par la DGAC, de 99,9 %. Les retards tiennent au surbooking, aux rotations, au contrôle aérien et aux passagers eux-mêmes.

Sans doute des progrès peuvent être effectués en ce qui concerne les sous-traitants. Nous essayons ainsi de faire en sorte que les personnels chargés des contrôles de sûreté et de la prévention des attentats, qui exercent un métier difficile et mal payé, fassent preuve d'un minimum de politesse.

Je m'étonne, M. Chassaigne, que vous ne trouviez pas de journaux…

Plusieurs députés. L'Humanité… (Sourires)

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