Une fois de plus, il faut souligner la différence entre l'histoire et la mémoire. Tout à l'heure, on a émis l'idée que les dates pouvaient être relatives, qu'elles étaient, en quelque sorte, « à la carte ». Ce n'est évidemment pas le cas. Elles peuvent l'être pour un historien, car le domaine de la science peut laisser une part au relativisme, à la discussion sur certaines dates. En revanche, lorsque l'on parle de commémoration, on n'est plus dans la science, mais dans la formation de l'unité, de la conscience nationale. C'est un rite républicain, en rapport avec le « sacré » républicain, si vous me permettez ces approximations. C'est la raison pour laquelle il existe des dates indiscutables.
On peut se demander si le 14 juillet correspond à la prise de la Bastille ou à la Fête de la fédération, mais quoi qu'il en soit, c'est la fête nationale ! Il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de discussion sur ce point. Dans le cas contraire, il n'y aurait plus de République.
C'est donc bien au politique, aux représentants du peuple, de fixer ces dates, afin qu'elles soient autant de références pour tous les citoyens français, notamment pour les jeunes.