Comment associer le plus grand nombre de participants aux commémorations ? Beaucoup ont remarqué qu'ils s'y retrouvaient souvent bien seuls. Les rapports du CPME montrent pourtant qu'il y a eu en 2005, 2006 et 2007 bien plus de commémorations que nous aurions pensé, parfois même dans de petites villes ou dans des écoles qui n'ont rien à voir avec l'histoire de l'esclavage. Je rejoins M. Pichot : les gens sont curieux, ils veulent comprendre et aller plus loin.
Il faut multiplier les formes de médiation. Il n'y a pas que le monument aux morts. Qu'irait-on d'ailleurs y faire ? J'exclus bien sûr le monument qui se trouve au jardin du Luxembourg. Mais il y a aussi les musées et les expositions. À notre demande, la direction des musées de France a fait un inventaire de tous les objets qui se trouvent dans les musées de France. Cela devrait nous permettre de savoir comment, entre le XVIe et le XIXe siècle, les artistes français se représentaient ces questions et de sortir d'un public restreint qui lit des ouvrages trop scientifiques.
Il y a l'école. Nous travaillons également avec l'Éducation nationale. Gilles Gauvin, qui est membre du Comité et professeur des écoles, a mené des expériences très intéressantes avec l'académie de Rouen qui prouvent que l'histoire de l'esclavage peut être enseignée d'une autre manière.
Il y a les lieux de mémoire, qui font travailler l'imaginaire et l'émotion. Il y a le tourisme culturel, qu'il ne faut pas mépriser. Il est possible de construire de manière vivante des centres d'interprétation et de documentation accessibles au plus grand nombre.
Il y a l'Internet, haut lieu de connaissances. Il faut des portails rigoureusement scientifiques. Moi qui visite tous les sites, j'ai constaté que sur ces questions, il y avait de tout.
Les enseignants comme les particuliers nous demandent où ils peuvent trouver des informations fiables. Il est important qu'ils sachent où se tourner. Ce n'est pas encore le cas, mais cela contribuerait à la cohésion, participerait à la commémoration et permettrait d'avancer.
Comme vous pouvez le constater, les processus associant le plus grand nombre sont de toutes sortes.