Les commémorations sont très formelles. Nos jeunes ont besoin qu'on leur donne des explications de fond. Il conviendrait de préparer ces commémorations, y compris dans les écoles. Certains ne savent même pas de quoi l'on parle au cours de ces cérémonies ; ils ne savent pas à quoi correspondent, dans notre histoire, 1789, la Commune, etc.
Je ne partage pas l'idée selon laquelle on devrait abandonner une date de commémoration, à partir du moment où il n'y a plus de survivants. Il ne s'agit pas simplement d'honorer les survivants. On ne célébrerait plus le 11 novembre parce qu'il n'y aurait plus de Poilus ? Cette guerre a tout de même tué 1 600 000 personnes, et on la barrerait d'un trait ? Ce serait amputer l'histoire ! Ce n'est pas possible.
Je ne suis pas favorable à une multiplication des commémorations, qui aboutirait à les mettre toutes au même niveau. Il faut s'en tenir à des dates qui correspondent aux grandes étapes de notre histoire et ne pas occulter ce qui n'est pas positif, comme l'esclavage ou la colonisation. Si on l'a fait, il faut le dire.
Les jeunes ne sauraient progresser sans connaître leur propre histoire, sans connaître d'où ils viennent. Connaître leur histoire leur permettra, non pas de se repentir, mais de se dire : « plus jamais ça ! »
Le 19 mars est une grande date pour tout le monde : la fin d'une aventure qui a coûté 25 000 morts, d'un côté comme de l'autre comme le cessez-le-feu approuvé à 80 % par le référendum. Je rappelle d'ailleurs que cette date a été votée à la majorité dans cet hémicycle il n'y a pas si longtemps. Le Sénat n'a pas fait de même, et le texte n'est pas revenu devant l'Assemblée en deuxième lecture. Sinon, le 19 mars serait dans les livres d'histoire.