Ce débat est non seulement passionnant mais également fondamental, et peu d'entre nous comprendraient qu'il ne soit pas, au minimum, abordé en séance publique et conclu par un vote.
Je souhaite faire une remarque et poser quelques questions.
Il n'y a pas, hélas, beaucoup de sujets qui donnent lieu à un consensus national. Il se trouve qu'en dépit des évolutions qui ont pu avoir lieu, les questions de défense, et en particulier l'attitude prise par notre pays à l'égard de l'OTAN suite à la décision du général de Gaulle de 1966, font l'objet d'un tel consensus. La proposition du Président de la République n'est pas sans importance : il ne s'agit pas simplement, monsieur de Charette, d'entrer dans un énième comité. Si elle se trouvait confirmée, cette décision briserait le consensus. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose.
Cette remarque faite, j'en viens aux questions. Lorsque l'on a une stratégie, il n'est pas toujours aisé de la faire partager ; que dire alors quand on n'en a pas ! Or on nous propose de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN sans savoir exactement à quoi servira cette organisation ; on nous dit que la question sera examinée postérieurement. J'ignore si c'est extravagant, mais ce n'est pas très logique !
Le Gouvernement devrait au moins prendre position sur certains points. Par exemple, messieurs les ministres, êtes-vous favorables à ce que l'on propose à la Russie de faire partie de l'Alliance, à l'extension des activités de l'OTAN à la lutte contre le terrorisme et à celle de ses compétences aux domaines énergétique et climatique ? Je continuerai la liste à une autre occasion ; pour l'heure, j'attends des réponses précises à ces trois questions.
Par ailleurs, si l'OTAN devait disposer d'une compétence étendue, en quoi se différencierait-elle de l'ONU, à ceci près que les États-Unis ne jouent pas le même rôle dans ces deux organisations ?