Il convient de distinguer les aspects militaires et les aspects politiques.
Ce dont il s'agit, pour l'instant, c'est d'entrer dans un comité. C'est une démarche ancienne : cela fait déjà près de quinze ans que, pas à pas, nous entrons dans les différents comités de l'OTAN. Après celui-ci, il n'en restera plus qu'un. Ce changement est-il important ? Je n'en suis pas convaincu. Est-il utile ? Le corps militaire français le souhaite ardemment depuis longtemps ; les coopérations militaires sont nécessaires et, vu nos moyens actuels en matière de sécurité, c'est probablement un progrès.
Le débat porte donc plutôt sur les aspects politiques et c'est pourquoi certains d'entre nous ont demandé un vote.
En premier lieu, il s'agit de redéfinir les missions de l'OTAN. C'est un sujet complexe, confus et en mouvement. À l'origine, l'OTAN ne sortait pas du domaine atlantique. Devons-nous accepter sa globalisation ? Selon moi, non. Cela ne nous interdit pas d'intervenir ponctuellement ailleurs, mais je ne pense pas que l'Alliance atlantique, qui est une alliance politico-militaire, doive concerner la totalité du globe parce que nos intérêts, nos valeurs et nos préoccupations ne sont pas identiques à ceux des Américains.
Faut-il ensuite accepter une extension continuelle du nombre de ses membres ? Pour ma part, je réponds par la négative, et je souhaite que le Gouvernement nous confirme que la France s'opposera à l'entrée de la Géorgie, de l'Ukraine et, le cas échéant, de la Biélorussie.
Enfin, il convient de maintenir l'indépendance française et l'originalité de la politique étrangère française. Oserai-je dire que le Président de la République nous le rappelle régulièrement par ses positions et ses déplacements à travers le monde ?
Ces questions politiques viennent dans la foulée de la question militaire mais il me semble que nous avons tort de les mélanger. Le présent débat devrait concerner le caractère strictement militaire de cette démarche et ne devrait donc pas soulever de polémique.