La bonne observance est une situation gagnante pour tout le monde : si un patient observe mieux son traitement, il en tirera un meilleur bénéfice thérapeutique ; la sécurité sociale en bénéficiera aussi puisque son argent ne sera pas gaspillé ; que le patient prenne bien son traitement est pour l'industriel une manière de rentabilité financière.
Il faut sortir du dogmatisme. L'industrie pharmaceutique n'est pas là seulement pour vendre plus, mais aussi pour apporter davantage de santé publique. Comme l'a précisé M. Christian Lajoux, les autorités nous y incitent parfois, et cela peut se faire par l'intermédiaire de l'AFSSAPS. C'est un enjeu de santé publique assez simple. Dédramatisons donc ce débat qui n'est, somme toutes, pas plus tendu que dans d'autres pays.
Le LIR, en participant à des think tank, s'essaie à la prospective. Il soutient toutes les propositions qui sont faites, qu'elles soient liées au WebMédecin, ou à la nécessité d'une gestion efficiente des ALD.
On peut néanmoins se demander si ces mesures seront suffisantes pour résoudre les déficits structurels de l'assurance maladie et des dépenses de santé. Ma réponse est « non » : les dépenses de santé ont naturellement tendance à croître de 7 à 8 % ; les recettes ne suivront pas dans la mesure où la croissance économique est ralentie ; le déficit est d'ordre structurel.
Il faut changer de logique si l'on veut éviter de devoir rediscuter chaque année de nouvelles mesures et de la façon dont on peut taxer davantage l'industriel. La réflexion doit être globale.
Notre rôle n'est pas d'apporter des solutions mais de réfléchir à plus à long terme sur la manière de résoudre le problème structurel des ALD, de l'assurance maladie et des dépenses de santé. Il y aura sans doute des choix politiques à faire. Ils devront être faits de manière transparente pour que le citoyen s'y retrouve.