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Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 21 janvier 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Pouvoirs du parlement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Copé :

Monsieur le Premier ministre, nous vous avons écouté avec d'autant plus d'attention que vous avez exprimé la voix de la sagesse.

Ce que nous avons vécu hier soir m'inspire bien sûr une grande tristesse, comme à l'ensemble de mes collègues : le spectacle donné par l'opposition, aussi bien sur la forme que sur le fond, nous a profondément choqués.

Sur le fond d'abord, parce que nous vivons ce pseudo-procès d'intention sur nos libertés fondamentales comme une véritable injure.

Avec le Président de la République, vous avez souhaité que nous adoptions une nouvelle constitution renforçant profondément les pouvoirs du Parlement et, naturellement, ceux de l'opposition. Face à ce procès d'intention permanent, qui nous blesse, nous devons naturellement rester très déterminés et solides, d'autant que c'est indigne au regard de la grande démocratie qui est la nôtre. Ceux qui, par hasard, viendraient à nous regarder depuis des pays qui ne connaissent pas tant la liberté que nous pourraient en être eux aussi profondément choqués. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Sur la forme, cela nous choque d'autant plus que les socialistes défendent l'indéfendable : je voudrais, pour en donner une illustration, vous donner la lecture d'une tribune que le président Jean-Marc Ayrault, alors président du groupe majoritaire, avait signée dans un journal en 1998, dénonçant l'obstruction de la droite, alors dans l'opposition.

Jean-Marc Ayrault écrivait alors : « Les débats en séance publique sont tellement austères, sauf pour les spécialistes qui s'y affrontent, que l'opposition y recherche l'incident qui, soudain, réveille les journalistes et nourrit les papiers du lendemain. Ces interminables épisodes sont facilités par le règlement de l'Assemblée, qui permet de désorganiser les débats (« Oh ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP) grâce aux motions de procédure, sans limitation de temps de parole, et à l'avalanche d'amendements répétitifs. »

M. Ayrault, pédagogue à l'époque, de poursuivre : « Cela s'appelle le filibustering. Ce n'est pas lié à la démocratie parlementaire, cela en est la maladie infantile. » (« Oh ! »sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Cela dessert la fonction législative, et le fait que certains de mes prédécesseurs se soient laissé aller à l'organiser lorsque nous étions dans l'opposition n'implique pas que je les comprenne, encore moins que je les approuve. (« Oh ! »sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Et il ajoutait : « Ainsi, l'Assemblée nationale fonctionne mal. Cela nourrit l'antiparlementarisme. »

Mes chers collègues, pour ce qui nous concerne, nous n'avons maintenant qu'une idée en tête : reprendre un travail normal avec l'opposition, au service des Français. Une fois adopté le règlement intérieur de notre assemblée, notre premier souci est d'en revenir aux préoccupations des Français.

Monsieur le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, je veux vous remercier, au nom à tous ici, pour votre constance (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Auriez-vous l'amabilité, en cette période vraiment pas agréable, de nous donner la suite du programme de nos travaux ? Car nous n'avons qu'une idée en tête : travailler pour les Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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