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Intervention de Alain Finkielkraut

Réunion du 24 juin 2008 à 17h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Alain Finkielkraut :

S'il me paraît tout à fait légitime que le législateur ou le politique détermine les grandes directions de l'enseignement et des programmes scolaires, il me semble en revanche regrettable que le Parlement succombe aux lobbies afin d'adopter des lois mémorielles destinées à apaiser la souffrance de certaines communautés. Je me sens par exemple très solidaire des Arméniens. Or, le génocide dont ils ont été les victimes n'est pas reconnu par la Turquie. Imaginez que l'Allemagne nie la réalité de la Shoah ! Ce serait à rendre fou ! Je ne peux donc que comprendre les sentiments à vif d'une communauté. Malgré cela, certaines prétentions mémorielles ont des effets dévastateurs. Le politique doit en l'occurrence oeuvrer à la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie mais il ne lui appartient pas de voter des lois punissant la négation du génocide arménien. Si l'historien Bernard Lewis refuse de considérer que les Arméniens ont été victimes d'un génocide, ce n'est pas une raison suffisante pour le poursuivre devant les tribunaux.

Pour le reste, il faut continuer à avoir une vision aussi large que possible de la mémoire : Comme je l'ai dit, être homme, c'est commémorer l'homme, ainsi que le disait Alain. C'est par ce biais que doit s'engager le devoir de mémoire.

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