Au final, nous sommes loin du rééquilibrage démocratique des institutions de la Ve République et d'une plus grande transparence.
Qui plus est, on ne peut pas discuter aujourd'hui d'une réforme constitutionnelle sans aborder ce qui est en train de se passer dans l'univers médiatique. C'est pourquoi notre revendication d'une plus grande transparence dans la répartition des temps de parole n'était pas anodine au regard de ce qui s'est produit par la suite. En effet, Nicolas Sarkozy nous a appris, au détour d'une de ses déclarations – c'est sa méthode : énoncer des principes comme des évidences –, que c'est lui qui nommerait désormais le président des chaînes publiques, expliquant que nous étions en la matière dans le non-dit, et que dorénavant la décision sera assumée. Et d'ajouter : puisque je nomme les chefs des grandes entreprises publiques, je vais en faire de même pour les médias. Certains journalistes trouvent qu'il a raison : « Bon sang, mais c'est bien sûr, pourquoi n'y avais-je pas pensé ? »