Ainsi donc marche la révision constitutionnelle, cahin-caha et droit dans le mur ! Trop peu sûre de sa propre cohésion, la majorité ne veut plus prendre le risque de se briser en pratiquant des ouvertures vers l'opposition, en cherchant le compromis historique indispensable pour réformer le texte fondamental. Qui peut encore croire, dans ces conditions, aux chances d'aboutir à un projet partagé ?
Le Gouvernement semble, en tout cas, y avoir lui-même renoncé – disons-le clairement. Loin de chercher les voies d'un large consensus, il reconnaît désormais publiquement miser sur l'abstention d'une vingtaine de parlementaires et sur le débauchage d'un plus faible nombre encore. De tels petits calculs ne sont pas ceux que l'on attend d'un pouvoir conscient de l'importance de sa responsabilité.