Songez-y : 1,2 tonne de ferraille transportant en moyenne 1,2 passager, n'est-ce pas une absurdité ?
La sobriété des comportements donne de bien meilleurs résultats que l'amélioration de l'efficacité des produits, et ce sans délais et pour un coût modique. Si, par exemple, le Premier ministre prenait aujourd'hui un décret réduisant la vitesse autorisée à 100 kilomètres par heure sur autoroute et à 90 kilomètres par heure sur route, la consommation française de pétrole diminuerait de 7% du jour au lendemain, et l'économie ainsi réalisée atteindrait 4 milliards par an – pour une facture globale d'environ 50 milliards cette année. Le gain serait considérable, tant en matière de consommation d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre que de commerce extérieur. M. de Villepin avait bien tenté, en son temps, de prendre cette mesure, mais les lobbies pétrolier et automobile, sans doute inquiets d'un possible effondrement des ventes de 607 et autres Vel Satis, s'y sont opposés.
Ce qui m'inquiète, moi, c'est un document relatif à la sécurité énergétique, diffusé par la Commission européenne et qui semble revenir sur l'engagement d'augmenter de 20% l'efficacité énergétique. J'y vois, une fois de plus, la main malveillante des lobbies charbonnier et nucléaire.
S'agissant de l'objectif de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, il semble que tous les gouvernements soient d'accord pour y tendre par des politiques énergétiques adaptées. Toutefois, l'Union européenne, modèle de vertu pour le monde, devrait aller au-delà – jusqu'à 30 % de réduction, par exemple. M. Raffarin avait prévu, suite à la publication du rapport du GIEC en 2001, de diviser les émissions par quatre, mais le nouveau rapport publié par le GIEC en 2007 préconise pour la France une division de ces émissions par douze d'ici 2050, et même par vingt pour la Grande-Bretagne ! Et encore ces recommandations sont-elles certainement trop sobres, le GIEC étant une instance onusienne où toute décision doit être prise à l'unanimité. Claude Lorius, dans un numéro du Monde en date de la semaine dernière, ou James Hansen, de Goddard Institute de la NASA, sont bien plus alarmistes : il faudrait, selon eux, diviser les émissions par vingt-cinq. C'est dire combien le « facteur 4 » est dépassé ! Fixons-nous plutôt un objectif de 30 %, voire de 40 % ou même de 50 % dès 2020, faute de quoi nous ne pourrons être pris au sérieux.
Plusieurs intervenants – y compris le Gouvernement – ont prétendu ce matin que les difficultés étaient surtout dues aux négociations entre humains. Soyons clairs à ce propos : on pourra toujours négocier à Poznan, à Copenhague, à Bruxelles ou ailleurs, mais la nature, elle, ne négocie pas ! Le climat est indifférent à nos opinions ! L'atmosphère se fiche éperdument de savoir ce que pensent les Polonais où les Chinois !