En outre, la notion d'efficacité énergétique des produits est trop souvent confondue avec celle de sobriété des comportements humains. Ce sont pourtant deux notions bien différentes. La première porte sur la consommation énergétique des produits. Ainsi, les constructeurs automobiles disposent déjà des technologies nécessaires pour élaborer des véhicules qui consommeraient deux fois moins que les voitures actuelles, mais ils ne le font pas, invoquant le prétexte, ridicule, des « préférences des consommateurs ».
Et quand bien même ils le feraient, cela serait susceptible d'entraîner un effet « rebond », en vertu duquel les automobilistes, consommant moins au kilomètre, se déplaceraient davantage. Le progrès technologique n'aurait abouti, en somme, qu'à accroître la consommation. C'est ainsi que le temps que passent les Européens à se déplacer entre leur domicile et leur travail n'a pas diminué depuis 1850 : en dépit des promesses des promoteurs de l'automobile, censée libérer les gens et leur faire gagner du temps, les gens se sont simplement installés plus loin de leur lieu de travail, croyant disposer d'un mode de transport plus rapide et plus efficace. Las, sur le plan énergétique, la voiture est bien plus inefficace que le bateau à rames ou la chaise à porteurs ! (Sourires)