S'il nous faut suivre une telle politique, ce n'est pas pour le plaisir, ni même par souci d'exemplarité, mais par réalisme : il s'agit de réussir dans les meilleures conditions ces négociations internationales. Si nous n'adoptons pas une telle position, il y aura échec. Il faut que nos partenaires en soient conscients. En outre, nous pourrons peser davantage sur les négociations si nous adoptons le paquet tel qu'il est, et dans les délais voulus.
L'Europe assume depuis longtemps le leadership de la lutte contre le changement climatique. En 2001, nous avons décidé de poursuivre la mise en oeuvre du protocole de Kyoto malgré la défection des États-Unis, et nous avons élaboré un programme politique extrêmement ambitieux pour parvenir à nos objectifs : il s'agit notamment du système européen d'échange de quotas, qui constitue désormais l'ébauche du marché mondial du carbone actuellement en discussion. Toutes ces dernières années, nous avons oeuvré pour lancer des négociations sur le régime post-Kyoto, après 2012. Nous avons réussi à faire avancer le sujet, à Montréal en 2005, puis à Bali l'an dernier, malgré l'opposition des États-Unis, la réticence des pays en développement – qu'a rappelée Jean-Louis Borloo –, mais aussi celle des grands pays émergents qui, en ce domaine, font preuve d'un réalisme sans concession. Nous accueillons donc très positivement et avec de fortes attentes la fenêtre d'opportunité qui devrait s'ouvrir suite aux élections américaines. À cet égard, le ministre d'État a évoqué le plan en cours d'élaboration.
Sans l'Europe, il est fort probable que la communauté internationale n'aurait pas écouté le message d'alerte lancé par le groupe d'experts intergouvememental sur l'évolution du climat – le GIEC. Désormais, le débat sur le « paquet énergie-climat » marque notre volonté de poursuivre l'action entreprise et de jeter les bases du régime post-2012. Réussir les négociations communautaires est, dès lors, absolument essentiel.