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Intervention de Bruno Le Roux

Réunion du 5 mai 2009 à 15h00
Questions à mme la ministre de l'intérieur et à mme la garde des sceaux sur la lutte contre la délinquance — Lutte contre la délinquance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Madame la ministre de l'intérieur, je voudrais vous parler non pas de sécurité, mais de violence, dont la tendance haussière constitue une préoccupation depuis de nombreuses années. De ce point vue, vous nous présentez des chiffres en trompe-l'oeil. Toutes les évolutions sont préoccupantes. C'est l'Observatoire national de la délinquance qui le dit lui-même.

Vous dites que les Français sont aujourd'hui plus rassurés. Je ne le crois pas. Je crois qu'ils sont d'abord préoccupés par le chômage. Je crois aussi que l'opposition d'aujourd'hui, à la différence de celle à laquelle vous apparteniez hier, ne met pas en cause le ministre de l'intérieur à chaque fois qu'il se passe un fait divers grave. Cela conduirait d'ailleurs à vous mettre en cause à chaque séance de question d'actualité, tant les policiers se font tirer dessus, les établissements attaquer. On pense également à un certain nombre d'agressions très graves.

Les évolutions, je le disais, sont très préoccupantes : les violences physiques ont augmenté de 46,5 % entre 2002 et aujourd'hui ; les vols violents avec arme à feu ont augmenté de 29,5 % dans les douze derniers mois pour ce qui est des commerces de proximité. L'évolution est aussi inquiétante au regard des armes utilisées. De nouvelles armes apparaissent, qui mettent à l'abri d'un certain nombre de poursuites, je pense en particulier aux armes à impulsion électrique.

Quatorze lois votées depuis 2002 n'ont pas permis cette tendance préoccupante de la hausse des violences. La police de proximité a été démantelée et n'a pas été remplacée, dans nos quartiers, par les unités territoriales. J'ai dans ma circonscription des postes qui sont attaqués régulièrement, de même que des commerces, tandis que des établissements sont en peine de sécurisation.

Ma première question est très simple, madame la ministre. Les effectifs sont aujourd'hui insuffisants dans les quartiers les plus touchés. Que comptez-vous faire pour enrayer ces phénomènes d'agressions contre les commerçants, d'agressions contre les personnes ?

Mais j'ai une deuxième question : interrogez-vous parfois le ministre de l'éducation nationale pour lui dire qu'il y a une corrélation entre ces évolutions que nous connaissons et les baisses continues d'effectifs dans l'éducation nationale et dans ces quartiers ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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