Je ne pourrai en deux minutes lancer un grand débat théorique sur la police et la sécurité. Je me contenterai de rappeler que nous n'opposons pas la prévention et la sanction : selon nous, l'un ne va pas sans l'autre. À cet égard, le constat que nous effectuons sur le terrain nous contraint à mettre en cause l'efficacité de votre politique de sécurité – car c'est bien l'efficacité qui importe, au fond – alors que l'aspiration des Français à la sécurité et aussi à la tranquillité publiques est toujours aussi forte – et c'est bien normal.
Or, la montée de la violence contre les personnes est très préoccupante. À preuve : j'ai récemment discuté avec des commerçants des quartiers Nord de Nantes – je vous avais d'ailleurs interpellée, madame la ministre, sur la fermeture d'un commissariat dans cette zone – qui regrettent les contacts réguliers qu'ils entretenaient avec les policiers. Je pense en particulier aux débitants de tabac qui, après la hausse des prix du tabac en 2003, avaient obtenu que ce contact soit régulier. Il a peu à peu disparu ; or, ces commerçants sont régulièrement victimes d'agressions et de braquages, le plus souvent d'ailleurs pour de petits butins – ce qui montre combien la violence prime sur toute autre considération.
Quelles mesures concrètes prendrez-vous donc pour lutter contre cette forme de violence faite aux personnes ? Renforcerez-vous le lien entre ces professions commerçantes, particulièrement exposées, et les policiers, en favorisant le contact régulier, qui permet de détecter les problèmes en amont, et en instaurant des systèmes d'alerte des forces de police plus rapides, afin que celles-ci puissent intervenir dans les meilleurs délais en cas d'agression ?