Oui, nous vous avons écoutés attentivement. Et, puisqu'il faut de nouveau répondre à vos arguments, qui sont toujours les mêmes, nous cherchons aujourd'hui votre cohérence, chers collègues socialistes, et nous ne la trouvons pas ! À l'évidence, si nous n'avons nous-mêmes jamais contesté l'inquiétude des Français face à la violente crise mondiale qui touche aussi notre pays, nos concitoyens ne voient pas en vous un semblant de cohérence ou de proposition sérieuse pour offrir une alternative à la politique que vous contestez. Tout ce que vous trouvez à faire aujourd'hui est d'investir ce qui vous reste de crédibilité politique dans une entreprise de démolition permanente. Cette posture suscite d'ailleurs une très forte contestation dans vos propres rangs. Votre cohérence est difficile à trouver, tout simplement parce que vous la cherchez encore.
Vous voulez supprimer le bouclier fiscal. (« Oui ! » sur les bancs du groupe SRC.) Vous ne voulez pas l'amender, vous voulez le supprimer. (« Oui ! » sur les bancs du groupe SRC.) Vous aviez d'abord parlé de l'abolir, pour bien montrer que vous en contestiez le principe. Vous avez la mémoire courte ou sélective, chers collègues. Lorsque, en 1989, vous avez restauré l'ISF dans la loi de finances, vous avez vous-mêmes instauré un système de plafonnement. Souvenons-nous qu'un amendement avait même été voté, présenté par le président de la commission des finances de l'époque, Dominique Strauss-Kahn, pour ramener le plafonnement à 70 % , au lieu des 80 % proposés par le gouvernement d'alors. Certains principes sont bons lorsque vous êtes aux responsabilités, mais vous décidez de les diaboliser aujourd'hui, comme vous diabolisez et stigmatisez tout ce qui vient du Président de la République et des délibérations de la majorité UMP.
Vous tentez de masquer, dans cette proposition de loi, les mesures déjà prises par le Gouvernement sur les rémunérations excessives. Vous feignez d'ignorer les mesures législatives comme les accords trouvés par Christine Lagarde avec les représentants du patronat dans une charte qui est déjà appliquée. Malheureusement, votre démarche n'aura pour seule conséquence que de ternir l'image de millions de chefs d'entreprise qui ne sont et ne seront jamais concernés par vos accusations. Je regrette que vous vous comportiez en inquisiteurs dont le seul dessein est de brûler des hérétiques en place publique ! La France et les Français méritent mieux que cet obscurantisme. Je ne suis même pas sûr que vous réussirez, avec de telles positions, à atteindre votre objectif qui est – c'est un secret de polichinelle – de séduire les partisans de l'anticapitalisme. Décidément, vous avez tout faux : c'est pourquoi le groupe UMP votera contre votre proposition de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)