Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, je ferai d'abord une remarque de forme concernant l'examen des propositions de loi déposées par les groupes et ce que l'on appelle communément les « niches parlementaires ». Je trouve déplorable l'attitude de l'UMP, principal groupe de la majorité, qui a tenté d'empêcher l'examen de ces textes, ce qui contredit les déclarations sur la revalorisation du Parlement. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Pour notre part, nous avons participé au débat sur les propositions de loi de l'UMP. Nous n'avons décidément pas le même comportement des deux côtés de l'hémicycle !
Cette remarque ne vous est pas adressée personnellement, monsieur le secrétaire d'État, mais je regrette que ni la ministre de l'économie ni le ministre du budget n'aient jugé utile d'être présents au moment du vote sur ces propositions de loi : cela en dit long sur l'attitude du Gouvernement à l'égard de l'initiative parlementaire ! (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes GDR et SRC.)
Sur le fond, la crise est là et, depuis plus de six mois, de plan de relance en plan de relance, rien ne permet, malheureusement, de prédire une sortie de crise rapide. Au contraire, le chômage ne cesse d'augmenter. La multiplication des plans sociaux et des fermetures d'usines ou d'entreprises n'augure rien de bon. Chacun reconnaît qu'il y a plus que jamais, dans notre pays – et partout –, un besoin de justice sociale, économique et fiscale.
Dans ce contexte, les Français ne supportent plus votre inaction face au scandale des salaires des dirigeants et autres bonus ou stock-options. Les très hauts salaires ne sont pas seulement choquants en période de crise, ils l'étaient tout autant avant. Et ce n'est pas tant la crise qui rend insupportables les écarts de rémunération, mais votre refus de reconnaître que c'est bien le système ayant produit de tels écarts qui est l'une des principales causes du déclenchement de la crise que nous connaissons aujourd'hui, ce système d'irresponsabilité mis en place par certaines élites économiques.