Ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé.
Le débat en cours sur l'avenir et les finalités de l'hôpital public nous mobilise tous. Il vient d'atteindre des sommets à la Réunion avec les dernières déclarations de la directrice de l'Agence régionale de l'hospitalisation, qui préconise non seulement l'éclatement du futur pôle sanitaire de l'ouest sur plusieurs sites, mais, surtout, de transférer toutes les activités chirurgicales à un groupe privé.
Ces déclarations interviennent trois mois à peine après le retrait de ce groupe privé du PSO et la validation d'un nouveau partenariat public-public. Elles suscitent une grande émotion chez les usagers et dans toute la communauté hospitalière. Un collectif pour la sauvegarde de l'hôpital public a été créé et la pétition citoyenne qui a été lancée rencontre un grand succès.
Cette émotion est à la mesure des attentes auxquelles l'actuel centre hospitalier ne peut plus répondre, ni en termes de capacités d'accueil, ni en termes de sécurité.
Le large rassemblement citoyen veut rappeler les engagements de Dominique de Villepin et de l'actuel secrétaire général de l'UMP pour la création, en 2010, d'un nouvel établissement – engagements jusqu'ici non tenus.
Tout se passe comme si ce projet vital était suspendu aux conditions et aux intérêts du partenaire privé. Les malades sont hospitalisés dans les couloirs, et les urgences explosent. Mais on attend. Le centre hospitalier a beau supporter la presque intégralité des investissements, la maîtrise des opérations lui échappe.
La question que tout le monde se pose est de savoir si le partenariat avec le secteur privé est incontournable, quelles que puissent être les conditions.
Nous voulons aussi savoir si le plan Santé outre-mer, prévu pour février dernier, a intégré que les outre-mers sont des terres propices aux monopoles privés et que la santé n'y échappe pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)