Il est plaisant d'entendre M. de Courson dire que la relance du pouvoir d'achat augmenterait le déficit du commerce extérieur. La réalité est bien différente : la part importée est nettement plus faible dans la consommation des ménages, notamment des plus modestes, que dans les investissements des entreprises. Bref, tous les économistes savent que la relance de l'investissement creuse aussi le déficit du commerce extérieur.
En 1981, dit-on, la relance avait creusé les déficits. Il est vrai que notre pays n'avait pas suivi les politiques restrictives engagées partout ailleurs. À cette époque, le déficit du commerce extérieur a entraîné une crise monétaire et une dévaluation. Mais la droite devrait remercier François Mitterrand d'avoir oeuvré pour l'union monétaire. Rappelons que, de 1998 à 2003 – notez que j'inclus la première année du second mandat de Jacques Chirac –, l'excédent de notre commerce extérieur s'élevait à 20 milliards d'euros, quand la baisse est continue depuis, à raison de 10 à 15 milliards supplémentaires chaque année, si bien que nous en sommes, pour 2008, à 55 milliards de déficit. Or, sans union monétaire, notre pays aurait été plongé dans une crise financière considérable une fois franchie la barre des 25 milliards d'euros.