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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 16 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Ce budget est un budget de continuité, pas de rupture. C'est le sixième de la même majorité, avec les mêmes ministres, comme l'a souligné avec grand talent Didier Migaud. Qui donc avoue au bout de cinq ans que la France est en faillite, qu'elle a un triple déficit ? Un tel constat honore ceux qui avouent l'échec mais montre bien combien ce budget n'est pas un budget de rupture et ne parie pas sur l'avenir. Il persiste dans l'erreur, plombé par ce qui a été décidé par la majorité au mois de juillet, avec la loi TEPA, en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat, et les 15 milliards d'euros de cadeaux à ceux qui ont déjà beaucoup.

J'ai d'ailleurs été choqué, madame la ministre, que vous ne répondiez pas cet après-midi, lors de la séance des questions au Gouvernement, à une question très précise de Christian Bataille sur les remboursements fiscaux dans le Nord-Pas-de-Calais – 100 000 euros en moyenne pour une centaine de contribuables. Vous avez répondu sur un autre sujet. Selon Christian Bataille, c'est fort simple, vous ne pouvez pas répondre, parce que vous ne pouvez pas avouer la vérité sur ces cadeaux fiscaux exorbitants faits à quelques contribuables. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Non contente de plomber le budget, comme cela a été démontré avec talent par Jérôme Cahuzac, cette loi TEPA donne donc très peu à ceux qui consomment et beaucoup à ceux qui épargnent.

Pour ne citer qu'un autre exemple d'erreur du Gouvernement et de ce budget : les fameuses heures supplémentaires, censées concrétiser le slogan bien connu « Travailler plus pour gagner plus ». Premièrement, je voudrais bien que le Gouvernement me dise quel est l'intérêt de cette mesure pour les chômeurs et les salariés en contrats aidés, dont le nombre est d'ailleurs en diminution dans ce projet de budget : par définition ceux-là ne pourront pas travailler plus pour gagner plus. Au mieux, ils vont rester au même point, et certains ne pourront même plus bénéficier de ces contrats aidés.

À mes nombreux électeurs qui me disent que, pour eux, travailler plus, ce serait tout simplement avoir un boulot, ce n'est évidemment pas ce budget qui leur en donnera un.

Deuxièmement, mais vous le savez fort bien, ce n'est jamais le salarié qui décide qu'il fera des heures supplémentaires ! Vous voudriez laisser croire ici qu'un salarié peut quand ça lui chante demander à son patron de faire des heures supplémentaires ? Mais on sait bien que c'est le patron et jamais le salarié qui décide qu'il y aura des heures supplémentaires, comme l'ont dit, là encore avec un grand talent, Jérôme Cahuzac, Didier Migaud et d'autres.

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