Notre action s'inscrit dans une trajectoire pluriannuelle qui nous permet d'arriver à l'échéance de 2012 au plus tard, 2010 si la croissance le permet, à un déficit zéro et à un endettement égal à 60 % du produit intérieur brut. C'est l'objectif que nous avons confirmé à nos partenaires européens.
Le principe, je l'ai évoqué tout à l'heure, c'est une gestion rigoureuse des finances publiques et une croissance la plus vigoureuse possible de l'économie française.
On a beaucoup glosé au cours des dernières minutes sur la croissance. Elle est alimentée essentiellement par trois moteurs : la consommation, l'investissement et les exportations.
Reportons-nous aux pages 21 et 47 du rapport, et regardons tous les chiffres, pas seulement ceux qui descendent, mais aussi ceux qui montent.
Si les chiffres de la consommation sont en moins forte hausse que ce que nous aurions pu imaginer, c'est tout simplement que la croissance a été très fortement alimentée par la consommation des ménages en 2007. On s'en réjouit, et il n'y a aucune raison de la brider, mais, de même qu'un arbre ne monte pas jusqu'au ciel, on ne peut pas espérer que la consommation soit seule à nous tirer en avant.
L'investissement, en revanche, et c'est conforté par les perspectives d'investissement des industriels eux-mêmes et par les chiffres records de créations d'entreprises en août et en septembre, va constituer un relais très fort de la croissance en 2008, cela figure très clairement dans l'ensemble des tableaux.
En ce qui concerne le commerce extérieur, j'observe une corrélation dont je n'ai pas pu vérifier la validité scientifique : le déficit du commerce extérieur français s'est nettement accru à partir du moment où les 35 heures sont entrées en vigueur en France. Il appartiendra à d'excellents statisticiens de le démontrer, mais c'est en tout cas une coïncidence surprenante.
Pour 2008, on a très clairement un rebond des exportations et un tassement des importations, et le commerce extérieur ne pèsera plus sur la croissance.
Notre politique consiste à améliorer le pouvoir d'achat, en redonnant du salaire par le biais de la mesure sur les heures supplémentaires, mesure populaire, qui bénéficiera à tous ceux qui effectuent des heures supplémentaires.
Pour certains, Éric Woerth et moi-même ne croirions pas au choc de confiance et au rebond de la croissance dans la mesure où la provision pour la rémunération des heures supplémentaires a été calculée en fonction du stock des heures supplémentaires de l'année précédente.
C'est d'abord pour la raison qu'a évoquée Éric Woerth à l'instant. Par ailleurs, dans certaines entreprises, grâce aux dispositions relatives aux 35 heures, ou à cause d'elles – il faudra s'interroger un jour ou l'autre sur le coût de cette mesure –, et par le biais d'accords de modulation, toute une série d'heures supplémentaires ne bénéficieront pas de ce dispositif, tout simplement parce que ce n'est pas à l'avantage des salariés.
Pour ces deux raisons, le stock qui a été pris en compte est raisonnable. Il existe par ailleurs un certain nombre de réserves qui permettront de faire face, si d'aventure, et nous l'espérons tous, comme nous espérons tous que la croissance sera au rendez-vous, la mesure entraînait une augmentation du nombre d'heures supplémentaires.
Monsieur Cahuzac, vous avez subodoré qu'il y avait peut-être l'ombre d'une dissension entre M. Woerth et moi-même sur l'appréciation des taux d'intérêt. Je vais malheureusement vous décevoir : il n'y a pas l'ombre d'une dissension entre nous. Simplement, nous relisons nos discours et nous y apportons notre touche personnelle.
L'observation de M. Woerth concernait la manière dont la charge de la dette a pu peser au cours des dernières années. La mienne portait sur le recours au crédit après les turbulences financières. J'espère qu'il ne sera pas rigidifié ou rendu plus difficile ou plus cher en raison des turbulences intervenues sur le marché américain ainsi que sur les marchés financiers par mesure de diffusion. Le Gouvernement y sera extrêmement attentif. Les banques ont pris un engagement et j'espère qu'elles le respecteront.
Nous avons fait le choix de la confiance plutôt que celui de la défiance, de l'optimisme plutôt que du pessimisme, et certainement de la réforme plutôt que de l'immobilisme. Je crois que c'est à l'honneur de notre gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)