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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 16 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Question préalable

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

Je veux bien recevoir de telles leçons, mais il ne s'agit pas pour autant de faire de la provocation ! Il y a des limites à la malhonnêteté intellectuelle !

Nous assumons parfaitement ce budget. M. Cahuzac a qualifié ce budget d'« intermède inconsistant ». C'est une drôle de formule, dont je n'appréhende pas l'exacte signification. Je connais exactement le contenu de ce budget. Nous entendons ainsi relancer le travail grâce aux mesures de fiscalité réduite. Nous voulons une France davantage tournée vers la propriété immobilière, qui assume donc les crédits d'impôt immobiliers, une France qui assume également le crédit d'impôt recherche. C'est le budget d'une France qui accepte de financer un certain nombre d'éléments qui lui permettront de retrouver le chemin de la croissance. Ce n'est pas inconsistant : ce sont des mesures structurelles, ce qui n'est pas rien. C'est une volonté forte qui prouve que nous sommes tendus vers l'avenir.

Une chose m'étonne : j'entends dire qu'il n'y a pas de sincérité. J'avoue ne pas comprendre. Jamais budget n'a été aussi sincère. Jamais nous n'avons construit avec autant de réalisme le niveau de la dépense. À vous entendre, nous nous trompons. Or rembourser l'ensemble des dettes de l'État à la sécurité sociale, revenir à des taux de dépenses réalistes s'agissant des prestations sociales dépensées par la sécurité sociale, mais remboursées par l'État, me semble sincère et réaliste ! Il est trop facile de vouloir échapper à la dépense ! Or il n'y a pas ce type d'échappatoire dans ce budget. Quand on augmente la norme de dépenses, c'est pour indiquer clairement que les contraintes pèseront sur un volume de dépenses plus important, et donc que nous l'acceptons. Tout cela va dans le sens d'une clarification et d'une sincérité accrues.

Vous nous dites que nous ne croyons pas à cette croissance et que nous fondons nos perspectives budgétaires sur une croissance qui n'existera pas parce qu'elle trop importante. Je considère que 2,25 % de croissance est une vision assez prudente de la croissance. Elle correspond à ce que disent beaucoup d'économistes, Christine Lagarde pourra le confirmer. Il est normal, lorsque l'on fait des prévisions et que l'on veut une exécution budgétaire de qualité, de s'appuyer sur des hypothèses ambitieuses, mais prudentes.

Vous nous dites que nous prenons des risques, mais que nous ne faisons pas assez de choix. Je ne comprends pas très bien vos propos. Tout ce dont je suis certain, c'est que ce budget est un jalon essentiel dans la réduction des dépenses publiques et dans l'obtention de la croissance que nous souhaitons tous développer. Mais ce n'est pas l'élément unique : d'autres réformes, d'ailleurs peu coûteuses, viendront en leur temps consolider la croissance.

J'en viens, enfin, aux heures supplémentaires. Nos hypothèses sont fondées sur un volume d'heures supplémentaires qui correspond à ce que l'on connaît aujourd'hui. Là aussi, c'est une volonté de prudence. Comment pourrait-on travailler autrement ? Une heure supplémentaire, et je tiens à le préciser, n'est pas un acquis, car le compteur est remis à zéro chaque année. Peut-être aura-t-on une bonne surprise, donc un peu plus d'heures supplémentaires. La réserve de précaution permise par la LOLF passe de 5 à 7 milliards d'euros pour permettre, par exemple de rembourser à la sécurité sociale la contrepartie des coûts éventuels de ces heures supplémentaires. Ces coûts seraient d'ailleurs les bienvenus parce que cela signifierait que la France aurait retrouvé le chemin d'un volume de travail supplémentaire, donc d'une croissance et d'un pouvoir d'achat plus important. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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