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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 16 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

…ou bien son projet de budget est d'une imprévoyance confinant à la coupable insincérité – au sens où l'entend la Constitution. Quoi qu'il en soit, l'augmentation de la consommation des ménages ne sera pas de nature à redresser l'économie dans les proportions que vous imaginez ni, donc, à réduire la dette, financer les réformes ou assurer la trésorerie des fins de mois de l'État – lequel en est réduit, en ce qui concerne par exemple les contrats de plan, à demander aux régions de payer à sa place !

Il en est de l'investissement dans les entreprises comme de la consommation des ménages. Tout d'abord, à l'exception du crédit impôt recherche, sur lequel je ferai le même commentaire que Didier Migaud, la question n'est abordée que par le biais d'une réduction supplémentaire – une de plus ! – de l'assiette de l'ISF. Il serait temps d'avoir un débat définitif sur l'impôt sur la fortune, dont vous dénoncez sans cesse les méfaits sans vous résoudre à le supprimer. Manifestement, ce débat devrait d'abord avoir lieu entre vous. Nous pourrons toutefois vous interroger sur l'opportunité de renoncer, dans l'état actuel de nos finances publiques, à une recette annuelle de 4 milliards d'euros. Et poser la question, c'est y répondre.

J'en reviens aux entreprises. Peut-on s'attendre à une augmentation des investissements en 2008 ? Là encore, pour répondre à cette question, il suffit de consulter les annexes des rapports économiques et financiers fournis par vos services. Le taux de marge des entreprises tend à se dégrader : 30,2 % contre 30,7 %, et 30,1 % en 2008. Leur taux d'autofinancement s'effondre, passant de 79,1 % à un peu moins de 60 %. Quant à leur endettement, il est passé de 107 à 110 % de la valeur ajoutée entre 2005 et 2006. Autrement dit, les entreprises ne disposent pas des ressources qui leur permettraient d'investir. Le crédit y pourvoira, paraît-il. Mais on peut déceler, sur ce point, certaines contradictions entre les deux ministres : M. Woerth note qu'en raison des tensions à prévoir sur le marché du crédit, la charge pour le budget de l'État au titre des intérêts va s'alourdir de 1,3 milliard d'euros ; de son côté, Mme Lagarde indique que les conditions des crédits ne devraient pas être modifiées dans notre pays.

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