Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 16 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Si telle est votre conception de l'assainissement, il y a de quoi s'inquiéter lorsque vous promettez la restauration prochaine des finances publiques.

Pourquoi cette aggravation de la dette ? Parce qu'il s'est produit il y a cinq ans ce que nombre d'entre nous craignent de voir se reproduire : des dépenses excessives, mal ciblées, proposées et votées dans l'urgence et la précipitation, et qui pèsent inévitablement non seulement sur les comptes de l'année en cours, mais aussi sur les suivantes. Même les prélèvements obligatoires, en dépit de la réduction de l'impôt sur le revenu, ont augmenté d'un point de PIB pendant cette période, les collectivités locales n'en étant responsables, si j'en crois le rapport rédigé par Philippe Valletoux pour le Conseil économique et social, qu'à hauteur de 0,2 point – un chiffre que personne, sur ces bancs, n'a d'ailleurs contesté.

Dette publique en augmentation, prélèvements obligatoires qui s'alourdissent, moindre compétitivité de nos entreprises… Quand l'économie s'oriente de cette façon, le commerce extérieur est le dernier indicateur à réagir, mais il le fait de manière significative. Or, ces trois dernières années, le déficit du commerce extérieur nous a coûté un peu plus de 1,5 point de PIB de croissance. C'est historique : jamais, depuis trente ans, la situation n'avait été aussi lamentable. Et que l'on ne vienne pas accuser le taux de change entre l'euro et le dollar : dans des conditions identiques, le commerce extérieur de l'Allemagne est, lui, florissant.

Personne ne veut revivre le scénario qui s'est joué sous l'ancienne législature. On peut le craindre, cependant, au vu de ce projet de budget, de cet intermède inconsistant, dépourvu de mesures significatives.

Notre collègue Jérôme Chartier nous appelait à examiner les conditions de la croissance : prêtons-nous à l'exercice, essayons de comprendre pourquoi notre pays a un problème en ce domaine. Votre prédécesseur, monsieur Woerth, voulait que nous allions chercher la croissance « au fond de nous ». J'ignore s'il y est parvenu pour ce qui le concerne, mais nous n'en voyons pas les résultats ! Plus récemment, c'est le Président de la République qui, avec le ton martial qui lui est coutumier, souhaitait « chercher la croissance avec les dents »…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion