…et nous verrons alors apparaître des mesures que vous aurez été conduits à prendre et que vous cachez aujourd'hui à nos concitoyens.
Ce budget n'est pas sincère, parce que vous êtes, madame, monsieur les ministres, pris en tenaille entre vos promesses électorales et la crise financière qui sévit aujourd'hui en Europe. Didier Migaud a montré avec talent que votre bouclier fiscal – d'un montant de 15 milliards d'euros – ne relève ni d'une politique d'offre ni d'une politique de demande. Vous allez porter ces mesures durant toute l'année 2008, mais elles n'auront aucun effet de levier sur la politique économique.
S'agissant de votre deuxième promesse électorale, celle concernant les heures supplémentaires, vous avez avoué, lors même de la présentation de votre budget, que le stock d'heures supplémentaires que vous prévoyez pour 2008 sera identique à celui de 2007 – hypothèse confirmée en commission des finances.
Ces deux promesses électorales plombent, d'entrée, votre budget. Tous les chiffres que vous avancez ne pourront être atteints. Vous nous demandez de délibérer sur un budget qui n'est pas sincère et qui ne pourra pas être réalisé sans prendre un certain nombre de mesures au cours de l'année 2008, ce que vous cachez aujourd'hui à nos concitoyens. C'est ce que nous démontrerons tout au long du débat.
Voilà pourquoi nous voterons l'exception d'irrecevabilité. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)