Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, alors que s'ouvre la discussion du projet de loi de finances pour l'année à venir, j'ai l'honneur de défendre, au nom des députés Verts du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, une exception d'irrecevabilité.
Madame la ministre, monsieur le ministre, après vos déclarations qualifiant ce budget de « premier jalon sur le chemin de l'assainissement des finances publiques », nous aurions pu croire que celui-ci constituerait une rupture avec ce que votre majorité a fait depuis cinq ans. Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, aime à répéter qu'il a été élu pour rompre avec ce qui avait été fait depuis vingt-cinq ans. En réalité, en matière budgétaire, vous faites avec lui la même chose que MM. Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin avant vous, mais en pire ! En effet, vous continuez à faire glisser le budget de l'État sur la mauvaise pente de l'aggravation du déficit.
Le Premier ministre lui-même – un homme qui a pourtant été plusieurs fois ministre entre 2002 et 2007 – l'a déclaré : l'État est en situation de faillite. Ce n'est pas le fruit du hasard, ni même du fait d'accidents économiques qui seraient intervenus en dehors de votre volonté. Non, c'est le résultat d'une politique continue qui consiste à priver l'État des moyens de sa politique, en accordant des baisses d'impôts d'autant plus irresponsables qu'elles ne profitent qu'aux plus hauts revenus. Vous ajoutez l'inefficacité économique à l'injustice sociale, ce qui, avouez-le, est une performance dont la France se passerait bien !