Peut-être aurez-vous l'occasion, dans le cadre du débat, de nous dire si l'engagement de diminuer de quatre points le taux de prélèvements obligatoires est toujours d'actualité.
Le commissaire européen Joachim Almunia a exprimé ses doutes sur la réalité du déficit prévu en 2008, en disant qu'il sera vraisemblablement légèrement supérieur aux chiffres présentés par le gouvernement français.
De même, les conjoncturistes réunis au sein de la Conférence économique de la nation éclairent votre projet de budget d'un jour différent, en soulignant notamment que les déficits pourraient être supérieurs en 2007 aux chiffres de 2006, et se creuser encore en 2008 pour se rapprocher des 3 %.
Quant aux instituts qui se fondent sur une perspective de croissance en ligne avec la vôtre ou supérieure – l'honnêteté oblige à reconnaître qu'il y a effectivement des économistes qui pensent que nous pouvons atteindre 2,25 % de croissance en 2008, et même des instituts de conjoncture qui prévoient 2,5 % ou 2,6 % –, ils pronostiquent parallèlement une dégradation plus importante des comptes, avec un déficit supérieur à 3 %. C'est, je le reconnais, pour moi un sujet d'interrogation : comment, alors même qu'ils ont des hypothèses de croissance plus optimistes que la vôtre, ces instituts de conjoncture peuvent-ils arriver à des chiffres de déficits et d'endettement supérieurs aux vôtres ? Où est l'erreur ? Y a-t-il de votre part surestimation des recettes ou sous-estimation des dépenses ?