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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 16 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

La croissance, il faut aller la chercher. La conjoncture internationale ne fait pas tout ; sinon, la croissance française aurait été bien supérieure ces vingt dernières années. Pour 2008, nous avons fait le choix d'une baisse modérée des déficits afin de rétablir les conditions d'une croissance forte en France. Je m'étonne de voir tant de nouveaux partisans d'une politique malthusienne : ayons plutôt confiance en l'avenir et investissons ! Il y a certes un coût immédiat, mais c'est une condition pour engranger des profits à venir. C'est, du reste, exactement la définition de l'investissement. Pourquoi les bénéfices de l'audace seraient-ils réservés au seul secteur privé ?

Le déficit de l'État passera de 42 milliards en loi de finances initiale pour 2007 à 41,7 milliards en 2008, et celui de l'ensemble des administrations publiques sera ramené à 2,3 % du PIB, contre 2,4 % cette année.

À ceux qui en douteraient, je dis que ces objectifs seront tenus parce que notre prévision de croissance est très raisonnable – Christine Lagarde y reviendra – et que nos prévisions de recettes sont volontairement prudentes. M. le rapporteur général a d'ailleurs noté qu'elles progressent bien moins vite par rapport à l'activité que ce que l'on a pu constater dans les années récentes. Enfin, nous faisons un effort sans précédent pour maîtriser la dépense. Regardez les réformes de structure que nous avons lancées, les redéploiements et les mesures inscrites dans le PLF comme dans le PLFSS ; regardez le rapport sur la dépense que nous avons justement ajouté à ce projet de loi cette année pour éclairer précisément cette question : vous verrez que nos prévisions sont bien étayées. J'ajoute que nous disposons avec la LOLF d'un outil efficace, la réserve de précaution, qui est renforcée dans le projet de loi de finances pour 2008.

Les recettes et les dépenses de ce projet de budget ont été élaborées en toute transparence. C'est un budget sincère parce qu'il repose sur des hypothèses de croissance réalistes, sur des prévisions de recettes prudentes et sur des dépenses évaluées au plus juste.

Pour muscler la croissance, nous devons nous attaquer au déficit de travail et au déficit de compétitivité.

Le PLF 2008 agit sur les deux composantes d'une économie de marché, l'offre et la demande – souvent d'ailleurs indissociables, et j'y insiste –, par trois grandes séries de mesures : nous revalorisons le travail et le pouvoir d'achat, nous renforçons les leviers de croissance et nous consolidons le tissu des entreprises.

Les 35 heures ont dévalué le travail et limité la progression du pouvoir d'achat. En finançant la baisse massive des prélèvements inscrite dans la loi du 21 août 2007, le PLF 2008 poursuit la démarche que nous avons engagée pour revaloriser le travail et les rémunérations du travail.

Cette baisse nous permettra d'alléger nos prélèvements obligatoires, qui sont encore parmi les plus élevés d'Europe.

Cette démarche sera complétée par l'encouragement de l'emploi des seniors, dont le dispositif vous sera présenté dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, car c'est aussi l'une des clefs de l'équilibre durable de nos régimes de retraite.

Avec une conjoncture internationale moins porteuse, les mesures de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat trouvent, aujourd'hui, encore davantage leur justification. Leur effet se fera d'autant plus sentir que ce sont des mesures équitables, qui s'adressent, pour la plupart d'entre elles, aux ménages modestes et aux classes moyennes, …

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