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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 26 mars 2009 à 15h00
Bilan de santé de la politique agricole commune — Questions

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le député, une des réponses réside dans la maîtrise des productions afin d'éviter la constitution, que nous avons connue il y a quelques années, de montagnes de lait en poudre ou de beurre. Il ne faut plus produire n'importe quoi n'importe où ! Je vous dis, monsieur Benoit, la même chose qu'à M. Chassaigne : nous devons conserver des outils de maîtrise de la production, notamment dans le secteur laitier.

Vous avez, par ailleurs, raison de rappeler que, dans de nombreux secteurs agricoles, l'évolution des prix à la consommation ne suit pas celle des prix à la production, notamment en cas de baisse des prix payés aux éleveurs : c'est précisément ce qu'a démontré le rapport que j'avais demandé, en tant que ministre de l'agriculture, à M. Besson, alors secrétaire d'État chargé de la prospective. Nous avons désormais la preuve de ce décalage, ce qui m'a donné des arguments supplémentaires pour obtenir la création, qui n'était pas évidente, de l'observatoire des prix et des marges que vous avez évoqué. Je le répète : les paysans et les éleveurs n'ont pas peur de la transparence ! Ils n'ont aucune raison de craindre que les consommateurs connaissent la façon dont se constituent les prix et les marges. Je suis un partisan de la transparence, tant en ce qui concerne le montant des aides agricoles versées par l'Europe que la constitution des prix et des marges, cette transparence devant reposer sur la construction d'indicateurs.

Le lait UHT méritera d'autant plus d'être, avec le porc, l'un des sujets étudiés par l'observatoire des prix et des marges, que nous sommes un des rares pays européens où la grande distribution est concentrée entre les mains de quatre ou cinq grands groupes seulement. C'est pourquoi nous avons voulu, dans le cadre de la loi de modernisation de l'économie, et avec l'aide du Parlement, recréer de la concurrence dans ce domaine, afin que les négociations des producteurs avec la grande distribution ne se fassent plus à armes trop inégales. La consolidation par la loi, grâce à vous, du cadre interprofessionnel des négociations commerciales a permis la consolidation de l'interprofession laitière. C'est donc dans le cadre stable de cette loi que doivent se dérouler les négociations entre les producteurs et les industriels. Je le répète, nous ne sommes plus dans le cadre d'une économie administrée : aussi n'appartient-il pas aux gouvernements, encore moins à Bruxelles, de fixer le prix du lait. La négociation, encadrée par la loi et fondée sur des indicateurs, permettra de fixer une rémunération équitable du travail des éleveurs.

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