La réalité, c'est que sous l'impulsion de la Commission européenne, nous allons de dérégulation en dérégulation. Les quotas laitiers en sont un bon exemple, mais on pourrait aussi citer les droits de plantation pour la vigne, qui seront abolis à partir de 2013, ou la fin des jachères et des stockages publics.
En vérité, monsieur le ministre, quoi que vous en disiez, vous avez surfé sur une politique libérale et ultralibérale. Vous savez parfaitement que vous êtes en train de tourner le dos à la politique agricole commune telle qu'elle a été conçue par les pères fondateurs de l'Europe. Voilà la réalité, et elle est cruelle : des milliers d'exploitations agricoles qui ferment chaque année dans notre pays et, dans certains départements, un jeune qui s'installe pour quatre départs en retraite. La réalité, c'est aussi les pays émergents qui sont devenus totalement dépendants et les émeutes de la faim sur bon nombre de continents.
Ce système est intenable sur le plan social, parce qu'il met en concurrence des ouvriers européens avec des ouvriers d'ailleurs qui n'ont pas de couverture sociale. Il est intenable sur le plan environnemental car, tandis que l'heure est à la régionalisation des productions, vous ne faites qu'encourager les productions de plus en plus éloignées.
Mes questions sont simples, monsieur le ministre : Allez-vous revenir sur la dérégulation que vous avez soutenue pendant plusieurs années ? Allez-vous renoncer au dogme de la participation de 1 % au budget communautaire ?