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Intervention de Yvon Collin

Réunion du 22 juin 2009 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Yvon Collin :

Monsieur le président du Congrès, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, cette première réunion du Congrès sous l'empire de la nouvelle rédaction de l'article 18 de la Constitution marque le triomphe de la conception très personnelle qu'a le Président de la République du rôle et du fonctionnement de nos institutions : un président qui impulse, oriente et décide dans tous les domaines, un Gouvernement sans marges de manoeuvre et souvent impuissant, un Parlement victime du fait majoritaire et qui n'influe qu'à la marge. Comment ne pas voir dans l'organisation même de cette journée et dans la place dévolue dans cet hémicycle à chacune des trois institutions, l'illustration de ce qu'il est désormais convenu d'appeler l'« hyper-présidence » ?

Jamais depuis Adolphe Thiers, en 1873, un Président de la République n'avait été autorisé à s'adresser en personne à la représentation nationale. La peur raisonnée des parlementaires de l'époque les avait conduits, deux ans plus tard, à proscrire la présence physique du chef de l'État dans l'hémicycle pour couper court à toute tentation de glissement vers le présidentialisme.

Ainsi il fut permis que s'enracinât la République dans notre pays. Et c'est cet héritage républicain, à la fois laïc et humaniste, qu'il nous revient de préserver. Car la République est notre bien commun le plus précieux. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs.)

Ainsi, le Parlement, érigé en pouvoir constituant, a donc décidé, l'année dernière, de mettre fin à une règle vieille de 135 années. En dépit des vives oppositions qui s'étaient alors exprimées, le droit de la République doit s'appliquer, car il incarne la volonté générale du peuple souverain et de ses représentants. Je le dis avec d'autant plus de conviction que je me suis prononcé contre la révision constitutionnelle du 21 juillet dernier.

Nul ici n'a aujourd'hui violé la Constitution. Il est donc de notre devoir de républicain de participer à ce débat. (Applaudissements.)

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